Hommage à l'abbé Clary et à toute sa famille; bénédiction d'une nouvelle plaque à sa mémoire en l'église et rappel de son sacerdoce sur sa tombe; défilé jusqu'au monument aux Morts qu'il a créé, fanfare et pompiers volontaires en tête; cérémonie sur l'esplanade; discours et décorations dans la salle Maurice-Couret, où le comité des fêtes proposa un peu de baume au coeur.
Qui a dit que le temps usait la mémoire? Celui-là n'était sûrement pas Tourrettan! Car au fil des années, les manifestations patriotiques rencontrent un succès croissant, les jeunes venant peu à peu remplacer les moins valides et augmenter cette foule du Souvenir. Une forme de respect vis-à-vis de ceux qui ont été embrigadés dans des batailles vaines, badigeonnées d'un patriotisme illusoire, si meurtrières et si injustes. En face d'eux, il y avait d'autres innocents, entraînés comme eux et morts comme eux, à cause de gouvernants et de chefs irresponsables et indignes.
Le Dr Frère l'a dit, lui qui a perdu père et grand-père dans ces guerres de la honte, par un discours si émouvant que la foule, comme lui-même, en avait les yeux embués: en 1914-1918, plus du tiers de la population de ce village fraîchement français a été balayé, sans compter les gazés dont les séquelles leur ont fait souffrir le martyre durant tout le reste de leur pauvre vie. La longue litanie des noms des morts lus par le maire et scandés par la foule d'un vibrant "Mort pour la France" fut un hommage rendu à toutes les familles tourrettanes ainsi décimées dans leur jeunesse. UNC et Souvenir français doivent agir avec vigueur. Honte à ces lâches irresponsables qui veulent faire disparaître ces hommages essentiels car l'Histoire est une école; tout ce qu'il ne faut pas faire a déjà été fait; pour ne pas recommencer, il faut l'apprendre, le dire, le redire, le redire encore, et en tirer les leçons. L'histoire des hommes est toute emplie de cet incroyable défaut de mémoire, à croire que la maladie d'Alzenheimer domine le monde et que toutes ces horreurs doivent recommencer sempiternellement...
Valéry d'AMBOISE