Archéologie et Symbolisme des trois Rois Mages
Max Escalon de Fonton
Si les Rois Mages sont au nombre de trois, cela n’est pas fortuit. En effet, la doctrine trinitaire est originaire d’Europe. Véhiculée par les Européens néolithiques en marche vers l’Est et l’Orient, et ensuite par les Indo-Européens, elle atteignit le Proche-Orient où elle fut connue de quelques tribus.
Ces faits, attestés par l’Histoire et l’archéologie, avaient fait dire à Saint Augustin (Retract. I, 13, 3) : « En vérité, cette chose même que l’on appelle aujourd’hui chrétienne, existait chez les Anciens, et n’a jamais cessé d’exister depuis l’origine de l’espèce humaine, jusqu'à ce que, le Christ Lui-Même étant venu, l’on a commencé d’appeler chrétienne la vraie religion qui existait déjà auparavant ».
Saint Augustin avait eu, en effet des contacts avec le monde druidique ; et la société celtique était encore structurée par le ternaire, en application du modèle divin trinitaire. Chez les paléo-Européens, le concept trinitaire est fort ancien, car il est lié à la structure psychique des premiers hommes. Il est le fondement même de la Tradition primordiale qui, elle-même, est la mémoire génétique de la « Révélation primitive ». Le ternaire symbolise la dynamique divine, et donc le spirituel. C’est la perte, ou l’oubli de cette dynamique spirituelle qui fit « chuter » l’Humanité dans le binaire dualiste, et donc dans le relatif spatio-temporel biologique. L’Adam androgyne, qui est en amont de la chute, est encore dans la dynamique divine. C’est pourquoi il n’est pas atteint par la bipolarisation mâle-femelle, et que c’est en synthèse qu’il en est le Principe non manifesté. L’état de synthèse (union des complémentaires) est un ternaire qui « résout » la dualité du binaire. Or, il se trouve qu’une représentation symbolique de l’Androgyne primordial est gravée et peinte dans la grotte ornée préhistorique du Tuc d’Audoubert à Montesquieu-Avantès (Ariège). Cette œuvre d’art sacré date du Magdalénien (environ 12 000 av. J.-C.).
Les trois Rois-Mages n’étaient pas des Orientaux, mais des Indo-Européens. Si celui qui offre la myrrhe est représenté avec la peau noire, c’est que la myrrhe est symbole de prophétie et donc lié au niveau métaphysique de la Théotokos (Vierge noire). On sait que le sacerdoce solaire paléo-européen avait le don de prophétie. Nos druides, plus d’un siècle avant la naissance du Christ, prédisaient l’Incarnation du Verbe Divin pour l’ouverture du signe zodiacal des Poissons. Et c’est ce qui arriva.
C’est au Néolithique européen que des populations se déplacèrent en nombre vers l’Est et apportèrent la Tradition primordiale à des peuples qui, pour diverses raisons, en étaient démunis. Ces mouvements de populations commencent vers 5 000 av. J.-C. Dès 3 000 - 2 500, les Perses et les Mèdes envahissent l’Iran. L’Inde est conquise aussi par des Européens de l’Est. Les Achéens, vers 2 000 av. J.-C., prennent l’Asie Mineure. Autres Européens, les Hittites s’installent en Cappadoce et au Taurus, pendant que les Hurri fondent les royaumes de Mitani et de Hurri en Assyrie et en Syrie. Puis les Hittites prennent tout le Proche-Orient.
Pendant ce temps, les peuples sémitiques, idolâtres et polythéistes, pratiquent des sacrifices humains. Les paléo-Européens qui, eux, véhiculent une vraie religion, interdisent ces horribles pratiques là où ils règnent en maîtres.
Le titre de « Maître de Justice » est un titre symbolique sacerdotal et royal indo-européen qui fut connu de certaines tribus qui s’allièrent aux envahisseurs venus d’Europe. Les Hébreux le traduisirent en « Melki-Tsédek ». C’est un titre initiatique trinitaire. Son souvenir ne s’en est conservé, chez ces peuples sémitiques, que dans la tribu de Juda.
Ceux que l’on nommait « les Mages », dans l’Antiquité, étaient membres de la caste sacerdotale chez les Perses et les Mèdes. Spécialisés dans l’astronomie et l’astrologie, ils prévoyaient l’avenir (prophétie), et étaient dépositaires - dans ces contrées - de l’autorité spirituelle légitime, comme l’étaient nos druides. L’offrande au Christ naissant, des emblèmes du pouvoir royal (l’or), du pouvoir sacerdotal (l’encens) et du pouvoir prophétique (la myrrhe), symbolise un Passage cyclique : la Tradition primordiale d’origine européenne est revivifiée dans sa plénitude et fait l’objet d’une synthèse entre plusieurs peuples d’origine différente, mais dont le Principe créé est en amont de toutes les décadences survenues au cours des temps (Universalitas ante rem).
Ce symbole du passage cyclique se trouvait déjà dans la présentation du Poisson par nos druides, mais aussi par le récit du Saint Sang du Christ recueilli dans le Graal. En effet, le terme de Graal (Gradal, graduel) est médiéval, et désigne le « chaudron d’Immortalité » de l’âge des métaux d’Europe (préceltisme et celtisme).
Comme pour les trois Rois-Mages, cela signifie que le Message sacré du Christ n’a pu être recueilli que par la structure trinitaire de la religion européenne originelle dont parlent Saint Augustin et d’autres Pères de l’Église.
On sait que les Hittites fondèrent un très vaste empire qui, après annexion du Mitani, s’étendit de l’Assyrie à la mer Noire et à la mer Égée. Cet empire engloba tout le Proche-Orient et au-delà. Les Hittites influencèrent fortement l’Égypte pharaonique. Cela se passa entre 1 400 et 1 200 av. J.-C. C’est ce qui explique que vers 1 000 av. J.-C., le roi David ait pu, dans ses écrits, manifester clairement cette influence indo-européenne qui avait commencé bien avant Moïse, du temps des royaumes de Mitani et de Hurri. Lorsque les Hébreux s’installèrent en Judée, le Mitani était un grand royaume indo-européen en haute Mésopotamie, vers 1 500 av. J.-C.
Il existait donc, dans ces contrées, des descendants de ces paléo-Européens qui ont apporté au Proche-Orient la tradition indo-européenne. On comprend que les liens aient existé à l’époque de la naissance du Christ.
Ainsi, les trois Rois-Mages symbolisent la non-rupture traditionnelle et initiatique entre le christianisme an-historique (au sens augustinien du terme) et le christianisme historique qui commence avec l’Incarnation du Verbe Divin tant attendue par la Tradition européenne qui était déjà structurée par le ternaire sacré.
__________