La Lettre de l'académie Marémontane:
le gaspillage pseudo-écologique

Au nom d’une idéologie forcenée, l’homme est en train de dénaturer nos paysages et nos habitations par des verrues énergétiques, coûteuses, très peu rentables et, à court terme, obsolètes.
Parce que des inconscients (par exemple les Soviétiques à Tchernobyl) ont abusé du nucléaire, un autre genre d’inconscients (certains écologistes*) veut le supprimer trente ans trop tôt; par rapport aux centrales françaises, les réacteurs des Soviets tournaient comme une automobile sans freins, sans pare-chocs, sans ceintures de sécurité et autres protections. Certaines centrales japonaises souffraient aussi de défauts de même genre.
Ce n’est pas une raison pour jeter au feu des médias le système en lui-même. Un peu de patience est nécessaire. Il faut faire confiance à la science qui a résolu bien des problèmes depuis la nuit des temps. N’oublions pas que les pseudo-sorcières du Moyen Âge n’étaient rien d’autre que des scientifiques qui avaient étudié le pouvoir des plantes et appliquaient le résultat de leurs recherches empiriques pour tenter, et souvent réussir, de guérir les maladies.

*Bien sûr, l'écologie tient un rôle considérable dans la prise de conscience collective des dégâts causés par l'homme à notre écosystème. Hélas, comme dans toute cause, on est entraîné à forcer le trait!

LA FISSION
La science ? Pour l’instant, elle en est à la fission. Pour simplifier au maximum, la fission nucléaire consiste à faire éclater un noyau d’uranium, ce qui provoque un dégagement de chaleur fantastique qui est transférée dans de l’eau. Les humoristes disent que la fission est le plus risqué des moyens de faire bouillir une marmite. Mais, en cas de défaut de sécurité, une réaction en chaîne peut survenir; et là, c’est la catastrophe; sans compter que l'opération dégage aussi des matériaux très dangereux, car radioactifs, qu’on ne sait pour l’instant que stocker.

LA FUSION
Un autre moyen, à peu près inoffensif celui-là, consiste à reproduire la manière dont l’énergie est fabriquée dans les étoiles, notre soleil y compris. La fusion : autrement dit, fusionner deux atomes d’hydrogène (H) qui vont donner tout simplement de l’hélium* ! Ce processus est terriblement compliqué à mettre en œuvre, car il faut porter la matière à environ 100 millions de degrés, sous une très forte pression. L'énergie libérée par ce phénomène est 3 ou 4 fois supérieure à celle libérée lors de la fission nucléaire que l’on connaît (elle-même mille fois plus puissante que l’énergie photovoltaïque par exemple).
En principe, elle ne produit pas de déchets radioactifs et surtout, s’arrête d’elle-même au moindre problème : pas de réactions en chaîne à craindre !

*Toujours pour simplifier à outrance, car il faut en réalité du deutérium (isotope, disons plutôt variante de l'hydrogène). Nos océans en possèdent de quoi fabriquer de l'énergie durant cent millions d'années...

ITER
Parvenir à mettre au point la fusion est la mission de ITER ; cette unité de recherche n’est pas destinée à fabriquer de l’électricité, mais doit prouver la faisabilité du processus et en jeter les bases. Bien évidemment, des adversaires du projet se font parfois entendre; méfions-nous de ces avis; on peut douter de leur sincérité: la fusion va mettre au chômage progressivement la presque totalité du personnel fabriquant de l’électricité d’une autre manière. On dispose de preuves que des savants avaient été payés par des multinationales industrielles pour nier la pollution planétaire!
J’interrogeais personnellement le professeur Louis Neel, prix Nobel de physique, en décembre 1982: il annonçait au moins 50 ans de recherches avant d’arriver à la maîtrise de cette technique de fusion. Aujourd’hui, on parle de trente années; même si ces prévisions sont peut-être optimistes, le grand savant ne se trompait pas beaucoup !
Lorsque la fusion sera au point (2040?), les écologistes d’alors hurleront contre ces horreurs de panneaux photovoltaïques qui encombrent nos toits et nos campagnes, ces horribles champs cyclopéens d’éoliennes, bruyantes et qui tuent les oiseaux, ces usines qui polluent, ce charbon qui continue à déverser ses horreurs. Entre autres. De la même façon qu'aujourd'hui, on hurle contre les poteaux téléphoniques ou électriques, contre les lignes à haute tension et les déchets divers.
Mais il faudra encore plusieurs décennies après 2040 pour que l'énergie pratiquement inépuisable devienne universelle.

Valéry d’AMBOISE,
président de l’académie Marémontane

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Iter
Ci-dessus, le site d'ITER vu du ciel.
Ci-dessous, champs d'éoliennes et de panneaux solaires. Tout cela pour produire
moins de 3% d'une centrale nucléaire actuelle de moyenne puissance (1500MW)
Eoliennes
panneaux solaires
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