Voici le terrifiant discours au C.U.M. d'Areski Amrani (et son ami Nasser), au nom de tous les Harkis de France, qui fit venir bien des larmes aux yeux des personnes présentes. Un discours hélas basé sur des faits réels, qui a déclenché une très longue ovation debout de toute la foule des Pieds-Noirs et des Harkis. En complément, voir l'article consacré à ces deux journées.
Interrogée à ce sujet, la présidente du RCC, Anne-Marie Bailet, a déclaré
:
"Les actions que nous menons conjointement avec les associations responsables, aident à dévoiler ce que bien des Français ignorent encore: la façon déplorable dont les Harkis, fidèles entre tous à la France, ont été reçus en 1962 en métropole, d'une façon sans doute encore plus condamnable que la manière dont nous avons nous-mêmes, les Rapatriés, été accueillis."
LETTRE OUVERTE DES HARKIS
Lu par Areski
Chers Amis.
Les événements de 1954 conduiront le peuple algérien à l’indépendance ; certains n’en voulaient pas notamment les supplétifs de l’armée française.
Quelques années plus tard, le 19 mars 1962, les accords d’Evian ont permis un cessez le feu et l’indépendance fut proclamée le 5 juillet de la même année.
Ces accords, en particulier l’article 2, garantissaient paix et sécurité à ceux qui souhaitaient rester en Algérie. Forts de cet article, beaucoup de supplétifs retournèrent dans leurs villages et dans leurs villes.
C’était le début des massacres, des tortures, des sévices et de l’horreur que l’on ose imaginer, plus de 150 000 morts. La France savait, mais n’intervenait pas ; au contraire, elle refusait d’accueillir ces soldats fidèles. Pourtant, des officiers militaires courageux les aidèrent à passer de l’autre côté de la Méditerranée pour les sauver, au péril de leur propre vie, de leur carrière, désobéissant aux ordres de l’Etat.
Voici maintenant 50 ans que la République française a quitté l’Algérie et notre combat reste toujours le même : la reconnaissance de l’abandon et des massacres de Harkis en Algérie et des conditions indignes en France.
Lu par la petite Andréa « NE MEURT QUE CE QUE L’ON OUBLIE »
Areski
Ces journées du cinquantenaire à Nice sont justement le moyen pour se rappeler le passé et construire un pont vers l’avenir.
Notre mémoire, notre souffrance se sont transformées en une espérance, celle de ne plus jamais voir l’abandon de Français par leur patrie. Les Harkis et leurs familles sont grands, leur engagement fut noble. Nous portons tous avec fierté l’histoire de nos pères, leur choix durant cette guerre du mensonge et de la honte.
Andréa
Ils vécurent avec leur famille, pour ceux qui restèrent en vie, les pires humiliations que l’on ne pourrait accepter aujourd’hui. Les conséquences des séquelles de la guerre d’Algérie produisirent l’éclatement des familles et le retranchement de certains de nos pères dans l’alcoolisme.
Enfermés dans ces camps isolés, douches communes, sous des tentes insalubres, affamés, ignorés, insultés, déçus par cet accueil, beaucoup restèrent muets. D’autres repartirent de l’autre côté de la Méditerranée où une mort certaine les attendait.
Beaucoup d’enfants sombrèrent dans la délinquance, la drogue et parfois la prison. Français, ils vécurent telles des bêtes dans notre patrie dite celle des « droits de l’homme ! »
« Souvenons-nous ! »
Areski
Des associations telles que l’U.N.C, le Secours catholique et d’autres associations patriotiques vinrent dans les camps apporter des couvertures, des soins, de la nourriture à nos familles !
Andréa « Souvenons-nous ! »
Areski
Les Pieds-Noirs, qui malgré l’accueil qui leur avait été réservé à eux aussi, n’hésitèrent pas à aider les Harkis.
Andréa « Souvenons-nous ! »
Areski
Aux élus, qui guidèrent les premiers pas des nôtres dans une société qui les méprisait ! Merci au député maire de Nice et à l’adjointe aux rapatriés qui ont permis de raviver la flamme des Français d’Algérie.
Andréa « Souvenons-nous ! »
Areski
A Jean Médecin qui les accueillit et les protégea.
Andréa « Souvenons-nous ! »
Areski
De nos mères, ces femmes de Harkis qui en plus de leurs coeurs et de leurs âmes, donnèrent leurs vies. Ces femmes anonymes et courageuses sont nos Marianne à tous ! Elles ont tout fait, tout donné pour la réussite de leurs enfants dans une société hostile.
L’histoire des Harkis s’est faite dans « le sang et les larmes », dans le silence et l’oubli comme une chape de plomb sur nos vies, tels des tombeaux !
Tombeaux que nous ouvrons aujourd’hui pour libérer la parole et faire entendre notre histoire. Transmettre les flambeaux de notre mémoire aux générations futures pour qu’elles sachent ce que les Harkis ont donné à la République afin qu’elle soit encore plus noble, encore plus belle.
Andréa
Racontez autour de vous sans que la censure vous éteigne ce qu’étaient les Harkis et les Pieds-Noirs, dites à chacun et à chacune que ces Français d’Algérie furent l’honneur de notre pays durant ce drame que nous appelons tous aujourd’hui : La Guerre d’Algérie.
Voir aussi l'article consacré au RCC