50e anniversaire du retour des Français d'Afrique du Nord

Les Tourrettans, et les gens du canton aux 10-Sourires, ont joué un rôle très important dans l'organisation et la réalisation des cérémonies du 50e anniversaire du retour des Pieds-Noirs d'Afrique du Nord.
Tout d'abord avec le Harki tourrettan Areski Amrani, qui a beaucoup donné de sa personne pour mettre en valeur les Harkis, dont il est l'un des membres les plus actifs.
Ensuite avec l'association tourrettane du RCC (rapatriés club du canton aux 10-Sourires), autour de sa dynamique et charmante présidente Anne-Marie Bailet, par ailleurs éminente Marémontane.
Parmi le volumineux programme des manifestations du cinquantenaire, l'inauguration du monument "Hommage aux Français d'Afrique du Nord de toutes confessions" (une formule d'Anne-Marie Bailet) a marqué les esprits, en présence, en particulier, de Christian Estrosi et Eric Ciotti.
Les participants à cette inauguration se sont ensuite retrouvés à l'intérieur du CUM, juste face au monument, où il a été très difficile de faire entrer tout le monde, tant la foule était dense.
Là, il y eut de très grands moments d'une émotion parfois poignante, des larmes, des relents de désespoir vite noyés dans un présent plus serein.
La petite Andréa et Areski Amrani lurent un texte consacré aux Harkis particulièrement terrifiant.
Il y eut également celui intitulé "Lettre d'un vieux colon à nos enfants" (voir ci-dessous), lu par trois jeunes, Andréa (petite-fille de Lucien Campoverde, président tourrettan du Souvenir français et nièce d'Areski Amrani), Alexi (petit-fils de Marthe Vitiello, une des trésorières du RCC tourrettan), sans oublier Julien, le grand sportif qui entraîne l'équipe des nageurs d'Antibes.
Ces textes furent applaudis par l'ensemble de l'auditoire, debout, pendant de longues minutes ininterrompues. Les discours d'Eric Ciotti et de Christian Estrosi, très émouvants eux aussi, ne furent pas applaudis plus longtemps!
Parmi toutes les personnalités présentes, la présidente du RCC apprécia particulièrement les membres de l'UNC et du Souvenir français de Tourrette-Levens et de Levens; par exemple, le président Emile Fabre, Arlette et Sauveur Cassar (secrétaire et vice-président départementaux), Henri Ghiringhelli, Claude Negrier, Jean-Max Brencklé, Pierre Massuco et bien d'autres, noyés discrètement dans la foule compacte.

Une autre intervention des Tourrettans et de leurs amis du canton de Levens, plus terre-à-terre, mais très appréciée, a été le gigantesque apéritif donné à près de 2000 personnes dans les jardins de Cimiez à deux reprises, le samedi, puis le dimanche. Une véritable prise d'assaut du carré des braves, en particulier le dimanche, au climat lourd et chaud. C'est le Tourrettan François Gasiglia qui avait livré une camionnette entière de boissons et friandises.
Aux commandes, la dévouée et très active Anne-Marie Bailet, assistée d'une armée des plus pacifiques: par exemple Alain Cane et Jean-Max Brencklé (vice-présidents du RCC), Nathalie Bailet, Suzanne d'Amboise, Sylvie Amrani... et encore, Marie-Pierre Dimeck, Arlette Cassar, Jean-Yves Lopez et son amie, Nathalie Bovet et ses jumeaux Alexis et Sébastien, Raymond Bailet, Nicole, Katia, Cathy etc.
Tous évidemment bénévoles.,
Epuisés de toute cette fatigue, sous une chaleur accablante, en particulier la générale en chef, ils ont dû bien dormir, le soir du dimanche, après l'assaut, soulagés d'avoir rempli au mieux leur amicale mission.

A deux pas de là, Alexandre Arcady signait son nouveau livre, et encore Robert Castel, et une multitude d'animations en tout genre se développaient, où la cuisine pied-noir avait aussi sa place.
Mais c'est une autre histoire...

Valéry d'AMBOISE

Voir aussi l'article consacré à Areski Amrani et les Harkis

LETTRE D’UN VIEUX COLON A NOS ENFANTS

Mademoiselle, Monsieur, Chers Amis,

Peut-être êtes-vous nés à Frenda, Martimprey ou Ain-Keres, que vous avez quitté un matin de juin en rentrant de l’école.
L’Algérie, pour vous, c’est une cour de ferme brûlée de soleil, des parents qui pleurent en entassant des meubles dans un cadre en tôle ondulée. Peut-être êtes-vous nés à Agde, Agen, Lyon ou Nice et l’Algérie n’est pour vous qu’un ensemble d’histoires trop entendues, de souvenirs racornis sur des photos écornées, un accent à la fois familier et étranger. Comme on vous l’a dit à l’école : vos parents sont nés « aux colonies ».
Si vous habitez la vallée du Rhône ou de la Dordogne, vous les accompagnez à des couscous de l’Amicale, qui vous font l’effet de réunions de Russes blancs. C’est vrai, nous paraissons tirer notre passé sur nous, comme un clochard tire ses hardes pour se réchauffer. Un passé que vos manuels scolaires vous disent fait de rapines, d’extorsions, d’abus de bassesses, qui vous fait un peu honte.
N’en croyez rien, et soyez fiers de ce passé. Nos arrière-grands-parents ont fui l’avilissement du chômage et des ateliers nationaux, en 1848, les vexations de l’envahisseur en 1871, les tracasseries d’un pouvoir politique intolérant, ou simplement la pauvreté des vallées ardéchoises, des rochers de Sicile, de Malte ou des Baléares. Mais ils avaient tous un point commun : à la sécurité précaire d’un quotidien médiocre ils ont préféré l’inconnu et l’espoir de la liberté. Ils ne méritent pas les calomnies dont la France les couvre pour cacher sa mauvaise conscience. Les lois incohérentes ou iniques qui nous menèrent au désastre étaient votées dans l’ignorance et l’indifférence du Palais Bourbon, et non à Alger.  Ils n’ont pas volé leurs terres : leurs eldorados étaient des concessions accordées sur les domaines turcs, des marais déserts ou achetés régulièrement sous contrôle de l’Administration.
En quelques années, la malaria allait tuer les faibles et la désillusion les rêveurs.
Mais ceux que la fièvre et le découragement épargnèrent vous ont laissé beaucoup plus qu’un patrimoine, ils vous ont fait entrer dans l’Histoire.
Dotés de leur seule pioche, ils ont fait des domaines que la Californie des années 1990 ne surpasse pas. Déshérités de la culture, ils ont créé une langue et un humour  qui, depuis trente ans, réjouit les Parisiens les plus blasés. Issus de l’école communale de Sidi Bel Abbes ou Mondovi, ils devinrent des scientifiques de renommée internationale, des juristes respectés, des artistes adulés.
Repliés dans le dénuement, ils ont transformé des régions entières d’une France qui se croyait à l’avant-garde du progrès.
Si nous défendons cet acquis avec tant d’âpreté, c’est que nous l’avons mérité de génération en génération pour vous le transmettre. De cet héritage, vous êtes aujourd’hui comptables et vous n’avez pas le droit de l’ignorer. Vous avez le devoir de conserver notre legs moral, et de réclamer ce que l’Etat nous  a confisqué.
Que notre passé aide votre avenir, que notre créance vous soit une dette d’honneur. Ainsi nous pourrons vieillir tranquilles. MERCI 

Jean Pierre BURGAT
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Sur la promenade des Anglais, devant le C.U.M.,
le monument aux Français d'Afrique du Nord inauguré le 30 juin 2012
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Dans les jardins de Cimiez, tout près des arènes, le RCC, autour de sa présidente Anne-Marie Bailet, a préparé l'apéritif géant gratuit qui sera servi à près de 2000 personnes (samedi, puis dimanche) quelques minutes après cette image d'attente
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De nombreux amis tourrettans de la dévouée et très active présidente Anne-Marie Bailet sont venus lui prêter main-forte; par exemple Alain Cane et Jean-Max Brencklé (vice-présidents), Nathalie Bailet, Suzanne d'Amboise, Sylvie Amrani... et encore, Marie-Pierre Dimeck, Arlette Cassar, Nicole, Katia, Cathy, Jean-Yves Lopez et son amie, Nathalie Bovet et ses jumeaux Alexis et Sébastien, Raymond Bailet etc.
Tous évidemment bénévoles
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Ces vues du samedi sont relativement tranquilles par rapport au dimanche, où ce fut une véritable ruée sur les boissons...

Ci-dessous, le Pied-Noir Alexandre Arcady, parrain de la manifestation,
est venu signer son dernier livre... Il a également présenté au cinéma Pathé de Nice, en avant-première, son nouveau film "Ce que le jour doit à la nuit"

Alexandre Arcady
Ci-dessous, répétitions des choeurs d'hommes de l'Armée française
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