Le succès de la pièce en niçois "Vida d'aqui" (plus de 2500 spectateurs), qui a stupéfié bien des gens et a suscité un grand nombre d'imitations, ne peut s'expliquer par le seul renouveau de la "nissartitude". Dans la foule, qui a envahi l'espace du parc du château près d'une heure avant le début du spectacle, un professeur explique: "Ici, on est loin de toutes ces pièces insipides, dont le seul objectif est de faire rire, qui squattent la plupart des théâtres de Nice. Il y a la nostalgie de temps révolus, le témoignage d'une autre vie dont les spectateurs viennent respirer le parfum. Un véritable travail d'auteur qui restera."
Dans "La roda vira", la suite de "Vida d'aqui", qui se passe trente ans plus tard, la qualité de l'écriture n'empêche pas le public de rire aussi, au détour d'une expression typique, d'une attitude ou d'une situation cocasse, au milieu du drame sous-jacent. Le quatuor majeur du spectacle, au milieu d'une pépinière de jeunes talents, est constitué de Frédéric Bellanger, l'auteur et metteur en scène, Nathalie Bailet, Jacqueline Bailet-David (l'extraordinaire "méchante" de 90 ans) et François Gasiglia. Avec l'assistance discrète et pourtant essentielle, et les maquillages de la surdouée Véronique Vernette.
Et si le triomphe, l'ovation de tout un public debout, a couronné cette première, ce n'est pas par hasard. La pièce va parcourir le département. Ne la ratez surtout pas, même si vous avez des difficultés avec la langue niçoise; en plus, c'est gratuit...
A noter que l'équipe "Li bastian countrari" a chaleureusement remercié le Dr Alain Frère et les bénévoles des "Amis du château", qui les ont accueillis dans ce lieu magique.

Valéry d'AMBOISE