L'opposition désintégrée !

« Y a-t-il une opposition dans l’avion ? »

Le commandant de bord de l’Airbus tourrettan, le docteur Frère, jovial, pouvait en effet se poser la question à l’issue de ce conseil municipal historique du 5 octobre 2006. La patronne de l’opposition « rosée » (en fait, elle se défendait d’être socialiste), Florence Delneufcourt, venait de démissionner, sans donner de raison et le chef de l’autre opposition, Hubert Poisson, de se rallier à la majorité Frère (« qui l’écoute », a-t-il dit).

Le maire représente désormais près de 85% des électeurs du dernier scrutin.

Le ralliement de Hubert Poisson suit une certaine logique. Ayant constaté que l’autre opposition n’obtenait strictement aucun résultat par une attitude inflexible, il a su lui-même proposer, négocier avec la majorité, et assurer un travail considérable (dossier de l’eau, présence à de nombreuses commissions, aux ouvertures de plis et aux manifestations tourrettanes en général). Afin de respecter la mission que ses électeurs lui ont donnée, ne disposant que d’une voix, il a jugé qu’une situation à l’intérieur de ceux qui décidaient était préférable à une stricte opposition, en lui permettant de mieux jauger le «possible» et «l’impossible». L’avenir dira s’il a eu raison de ce que le docteur Frère a estimé être « un acte de courage ».

D’opposant, ne reste plus que Georges Rossi, colistier de Delneufcourt. Très attentif, il a approuvé l’ensemble de l’ordre du jour du conseil, notamment la demande de subvention pour les éboulements du château ; divers dossiers concernant le personnel communal ; le superbe « don Chirousse » de 453 boîtes de papillons rares pour le musée, qui nécessite du mobilier supplémentaire ; les dossiers du SICTIAM (organisme gérant l’informatique des communes et son préfinancement) dont le plus spectaculaire : l’acquisition de 15 postes informatiques pour l’école primaire. Je vote « pour », a-t-il dit ; le plus souvent, en ajoutant « évidemment » ; ce qui est une attitude courageuse et très différente du passé, dans la mesure où Georges Rossi sait apprécier et, en quelque sorte, encourager, ce qui est positif dans les actions de la majorité. —réaction rarissime d’une opposition traditionnelle, en général plutôt systématique. A-t-on jamais vu cela ?

Mais il est resté dans la ligne « Delneufcourt » pour l’utilisation de la dotation cantonale et surtout, dans l’affaire du Tir club douanes Côte d’Azur, du mont Chauve, pour laquelle il estime que la municipalité a trop tardé à agir (le maire et Lionel Carlès, conseiller municipal et avocat, ont cherché à lui montrer l’extrême lenteur de la procédure).
En résumé, ce problème concerne le fort, occupé par le TCDCA qui y a effectué des travaux jugés démesurés et surtout, sans autorisation et a donc vu son contrat d’occupation dénoncé par la commune propriétaire des lieux. Avec installation prochaine d’une nouvelle association. Affaire à suivre, car le TCDCA refuse de quitter les lieux, d’où, finalement, un référé, objet de l’exposé de Lionel Carlès…

Le conseil une fois terminé, le maire, après avoir félicité à nouveau Fernand Bigotti ("apprécié par tous les conseillers, majorité et opposition confondue") pour sa gestion, a présenté le nouveau papy-trafic et expliqué les énormes travaux en cours (pont du Tinon, RD19 sécurisée etc.)

Ci-dessus, le maire lit la lettre de démission de Florence Delneufcourt, conseillère municipale de l'opposition

Ci-dessous, Hubert Poisson lors de sa déclaration de ralliement, qui lui vaudra un tonnerre d'applaudissements de tout le conseil municipal

Ci-dessus, le nouveau papy-trafic entre Richard Gross-Baricalla, premier adjoint et Hubert Poisson, le nouveau rallié