Comme tous les vrais artistes, Isolde Baumgart , Tourrettane d'adoption d'origine germanique, est quelqu'un de modeste, discret. Elle a su se faire aimer de tous, par une gentillesse de tous les instants. Et pourtant, quelle puissance créatrice, quelle volonté d'aboutir sont les siennes! La minutie de son travail, le foisonnement de ses dessins, qui font parfois penser à Dürer ou à tous ces graveurs qui ont marqué l'histoire de l'art, sont un peu le reflet de sa véritable personnalité. Son exposition à la maison des Remparts, qui est devenue un site incontournable pour tous ces artistes, par exemple de la villa Arson, de la cité des arts à Paris (Béatrice Bailet en octobre), est une juste valorisation de son art.
Valéry d’AMBOISE
Ci-dessous, son auto-portrait |
Isolde BAUMGART
Œuvres graphiques (1959-2009)
A la maison des Remparts du 10/07 au 13/09/2009
C’est en 1971 que je suis venue à Tourrette-Levens pour la première fois.
L’artiste graveur Shirley Wales, propriétaire d’un grand terrain appelé la Gourra, situé à mi-chemin entre Tourrette-Levens et Aspremont, demandait à Jim Monson et à moi d’aménager son atelier de gravure pour organiser des cours d’été.
Ce premier contact avec la région et les étés suivants à la Gourra ont été décisifs dans notre décision d’installer ici notre résidence principale. A la fin des années 80, notre maison et ses ateliers étaient construits.
Mes études ont commencé par les académies des beaux-arts, à Berlin et à Kassel. J’ai découvert très tôt ma préférence pour tout ce qui est graphique et cela dans tous les domaines et différentes techniques.
J’ai d’abord travaillé dans la publicité lorsque j’étais encore étudiante et notamment en réalisant des affiches de cinéma. Les commandes du gouvernement allemand pour les timbres ont suivi plus tard, à partir de 1970.
En 1959 j’ai continué mes études avec S.W Hayter dans son ATELIER 17 à Paris, bien connu dans le monde entier pour son innovation dans la gravure.
J’ai abordé les différentes possibilités techniques de travailler une planche et l’imprimer en couleurs.
Hayter avait une démarche tout à fait expérimentale. Au lieu de reproduire une image connue ou un sujet réaliste, le maître nous encourageait à exprimer nos émotions ou états d’âme par des projets abstraits.
Il disait : « Si vous savez d’avance de quoi votre image aura l’air, ce n’est pas la peine de la réaliser. Le travail abstrait, c’est l’aboutissement de nos états d’âmes et de notre sensibilité sur papier. »
Depuis 1990, je transcris mes graphismes sur des objets insolites.
A présent, je m’oriente vers la technique du collage, en combinant plusieurs de mes anciennes gravures et autres matériaux en une seule image.
Tourrette-Levens – Juillet 2009
Isolde Baumgart |