TOURRETTANS ET HISTOIRE > PHILIPPE-EMMANUEL DE CHABAUD

 

Philippe-Emmanuel de Chabaud

 


Le 24 août 1658 à Tourrette, meurt Philippe Emmanuel II Chabaud.


Il est le fils aîné de Henri Chabaud et Anne Marie de Laugier de Bonson, mariés en l6l9". Il a été investi du fief de Tourrette, de
Bonson et d'une partie de Châteauneuf le 19 juin 1646 "•.
 


Le registre des actes de catholicité de Tourrette" note que ; « Le 24 août 1658, l'Illustre seigneur Philippe Emmanuel de Chabaud, frappé
de mort violente, sans avoir reçu les derniers sacrements de l'église, est décédé à l'âge d'environ trente-huit ans. Il rendit son âme à Dieu et son
corps repose dans la tombe des seigneurs de Chabaud dans l'église de Tourrette ».
Cette mort « violente » est à l'origine de l'histoire du «brandi» dont le souvenir est vivace. Les anciens tourrettans peuvent toujours vous montrer sur l'ancien chemin du Pascal qui menait à Nice, l'olivier où a eu lieu l'exécution dite du brandi».


Les anciens seigneurs du Comté de Nice auraient autrefois prétendu à un privilège appelé «l'ounourança» qui consistait à sortir le premier de l'église après les offices, avant tous les autres assistants. Et les Seigneurs de Tourrette, tenaient à cette coutume. En entrant dans l'église, le seigneur déposait une pantoufle près du bénitier. A ce signal, les fidèles pouvaient pénétrer dans l'église. Ils ne pouvaient en sortir que quand le seigneur l'avait retirée.
 Un dimanche, un gamin est sorti prématurément de l'église. Le seigneur le fait saisir aussitôt et le fait bastonner jusqu'au sang, sur la place de l'église devant toute la population. L'enfant avec sa famille quitte le village.


Vingt ans après, on voit arriver, à Tourrette, un gentilhomme très richement habillé. Le seigneur l'invite au château. Il l'accompagne dans la soirée sur le chemin de Nice en parlant des
privilèges. Le gentilhomme inconnu demande alors à son hôte s'il se souvenait du gamin qui fut autrefois battu pour être sorti le premier de l'église. Le seigneur se félicite d'avoir ainsi montré son autorité. Le gentilhomme prend son pistolet en criant : «aquel enfan es ièu, ti brandi». Il tire. Ainsi périt en 1658 Philippe -Emmanuel de Chabaud.


Cette histoire n'est peut-être qu'une légende. Des légendes identiques sont issues de la révolution, époque où il était courant de décrier les privilèges des nobles. Mais l'histoire mérite
d'être racontée.

 

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