Le Poste
1954-1962 : huit longues années d'une guerre qui ne voulait pas dire son nom et qui ne concernait que ceux que l'on avait envoyés faire du maintien de l'ordre en Afrique du Nord. Huit ans pendant lesquels plus d'un million et demi de jeunes Français de 20 ans se virent confisquer deux de leurs plus belles années. Deux ans mis entre parenthèses, qu'ils vécurent en Algérie, dans le djebel, logeant dans des postes perdus en butte à un ennemi insaisissable.
Heureusement ces jeunes appelés trouvèrent, dans les groupes disparates où le sort les avait conduits, une solidarité, un réconfort moral que l'on ne constate que dans ces périodes de danger que sont les guerres.
Vingt-trois mille militaires ont trouvé la mort durant cette période ; cinq cents sont « Morts pour la France » après les pseudo-accords du 19/03/1962 qui n’ont jamais été respectés par l'ennemi. Les survivants sont rentrés blessés, meurtris, ou traumatisés. Ne les oublions pas, après une pensée pour toutes les victimes civiles de cette guerre, les Harkis, les supplétifs.
Nous y associons également toutes les victimes des attentats de janvier et de novembre 2015.
Plus de cinquante ans après et au regard des épreuves terribles que notre pays traverse actuellement, la mémoire doit aussi nous inciter à être ambitieux pour dessiner un avenir fort de dialogue, de confiance et d’échanges paternels entre les peuples.
Émile Fabre, président de l’UNC
photos Suzanne d'AMBOISE
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