PENTECÔTE 

 Du grec pentêkostê : le 50^e jour.

Chez les Hébreux, cette fête fut instituée en mémoire du jour, où, sur le mont Sinaï, Moïse « reçut » les Tables de la Loi. C’était, chez eux, une grande fête agraire : la fête des moissons. En effet, le climat du Proche-Orient permet des moissons en avance sur celles d’Europe.

Pour le christianisme, Pentecôte est fixé cinquante jours après Pâques. À cette date, l’Église catholique célèbre la mémoire de la descente du Saint-Esprit sur les Apôtres (Act. Apôtres II). Vers 300, le concile d’Eline rappela le caractère obligatoire de cette fête.

Comme la vigile de Pâques, celle de Pentecôte est marquée par la bénédiction des fonts baptismaux, et le baptême des catéchumènes. La liturgie de la Pentecôte, très solennelle, rappelle la richesse spirituelle des dons du Saint-Esprit.

Si le catholicisme naissant a conservé ces cinquante jours, c’est surtout pour la valeur du symbolisme des nombres de la tradition européenne :

50 = 5 x 10.

5 = 3 + 2

5 + 3     3 + 2
------- = ------- = 1,6 nombre d'or (Androgyne)
   5           3

5 est la somme du premier nombre pair et du premier nombre impair. C’est aussi le milieu des neuf premiers nombres, le centre du carré du monde. Symbole de la hiérogamie Terre-Ciel (union des complémentaires).

10 symbolise la Totalité en mouvement. Cette Totalité est la synthèse du créé et de l’incréé (union des complémentaires).

10 x 5 = 50 est une accentuation du symbolisme du 5 par la multiplication de celui du 10.

C’est-à-dire qu’à Pentecôte, le monde des Hommes a, grâce à Dieu et aux Apôtres, été relié à l’Esprit superessentiel, en amont de tout dualisme.

Au niveau de la troisième Fonction, c’est la fête de la végétation , des fleurs, et du feu nouveau. Les anciens rites celtiques associaient à cette période de l’année les symboles du Feu et de l’Eau pour manifester l’union des complémentaires. La tradition populaire christianisée a conservé ces symboles parce qu’ils expriment le principe de l’union des complémentaires qui est valable (et valorisant) à tous les niveaux.

En éternité, les Personnes du Fils et de l’Esprit procèdent du Père Superessentiel, « source unique de divinité ». Mais dans le temps humain, c’est-à-dire au « niveau » de la substance de la Sainte-Trinité, le Fils est envoyé par le Père et s’incarne par le Saint-Esprit.

Le Saint-Esprit accomplit donc la volonté commune à la Trinité UNE, car le Ternaire de la Sainte-Trinité n’est pas nombrable, mesurable, quantitatif. Ce Ternaire est purement Qualitatif. Le Saint-Esprit est une hypostase non révélée envoyée au nom du Fils (« Je vous ai dit ces choses pendant que je demeure avec vous, mais le consolateur, l’Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit », St Jean. XIV, 25-26).

Comme l’a dit Saint Irénée : « Où est l’Église, là est l’Esprit ; où est l’Esprit, là est l’Eglise »

Max Escalon de Fonton