Voici une étude très documentée de l'érudit Marémontan Philippe Pionetti qui a joint à son article un très intéressant document consacré aux cartes postales de l'époque concernée.
Cette tribune de l'académie est totalement libre et les avis exprimés n'engagent en aucune façon la municipalité.
Le 20e siècle est l’aboutissement d’une fracture avec le système féodal dont l’apogée dura 4 siècles du 10e au 13e et dont l’anéantissement perdure encore aujourd’hui (nos présidents se prennent pour des rois, mais ils n’en ont ni l’aura, ni le pouvoir fédérateur)^.
Si le fait que la civilisation féodale se termine vous paraît étrange, c’est uniquement dû au fait qu’une civilisation vit sur 2500 ans et non sur la durée d’une vie humaine.
Elle met 1000 ans à se constituer, elle a 500 ans d’apogée et met 1000 ans pour disparaître.
Vous pouvez croire naïvement tout ce que l’on vous raconte et puis vous pouvez aussi utiliser un ou deux de vos neurones pour analyser ce que vous voyez, entendez ou sentez et vous faire votre opinion (ce principe est un principe de 4e civilisation dans laquelle nous sommes rentrés depuis 1000 ans)
Souvent, au cours des fêtes médiévales, je présente la couleuvrine et je dis qu’elle signe la fin du Moyen Âge et qu’elle aboutit au massacre de la Première Guerre mondiale.
C’est tout à fait vrai, ce n’est même pas une boutade.
Nous sommes au 21e siècle, probablement le dernier siècle de la 3e civilisation. Les calendriers changent au cours des civilisations.
Le christianisme, religion fondamentale de la 3e civilisation, fut bâti sur un vœu pieux, mais sympathique (on pourrait dire soixante-huitard) qui est :
Aimez-vous les uns les autres
Et en l’agrémentant du fait que si vous arriviez à faire cela vous auriez le paradis, à l’inverse on vous enverrait en enfer. Le problème est que l’enfer ne fait plus peur.
Les guerres sauvages et meurtrières du 20e siècle en Europe nous ont prouvé une chose dramatique : ça n’a pas marché et c’est bien dommage.
En cette fin de civilisation, le christianisme a laissé la place au socialisme qui s’est cru plus fort que lui, en croyant que l’État pouvait par des lois forcer les gens à faire ceci ou cela ; nous sommes arrivés à un résultat pire. Que l’on pourrait résumer par :
Haïssez-vous les uns les autres
Haïssez-vous à travers vos religions, vos partis politiques, vos rangs sociaux, vos salaires, vos privilèges, vos syndicats et vos droits.
Il semble que nous sommes plus près de la vérité avec la haine plutôt qu’avec l’amour ; c’est dommage, c’est un grand gâchis, surtout pour la planète qui paie les conséquences de nos actes inconsidérés, fous, meurtriers et cupides.
La Première Guerre mondiale fut un carnage génétique, physique donc.
Avec en France : 3 millions de morts, 5 millions de blessés graves, c'est-à-dire le 1/5 de la population de l’époque.
Jetez un œil aux différents monuments aux Morts en France : sur 4 faces, 3 sont occupées par les morts de 14-18. Et souvent par seulement la moitié de la 4e face par les morts de 39-45 qui fut surtout une blessure psychologique résultat de la déstructuration de la société française depuis la Grande Révolution.
Le principal drame actuel est la scission de la population en groupes politiques adversaires entre eux, ce qui est absurde, un pays ne peut vivre bien longtemps sans union.
Pour le massacre de 14-18 : il existe un village dans l’arrière pays niçois qui a totalement disparu, il ne reste que le monument aux Morts, tragique pour des gens qui n’étaient français que depuis 50 ans, la France leur a surtout apporté la mort dans leur famille.
La réalité du retour de la guerre pour les familles fut un déchirement, pour les blessés une souffrance qui perdura jusqu’à leur mort et pour ceux qui avaient eu la chance de ne pas être blessés, une blessure psychique, car le soldat se disait « pourquoi moi ? » et les familles dont les enfants étaient morts à la guerre les regardaient en se disant « pourquoi lui et pas mon fils, sûr que c’était un planqué ! »
Cette vision du soldat non blessé, je la tiens de mon grand-père qui, toute sa vie, développa une culpabilité de ne pas avoir été blessé et une fatalité face à la mort venue du fait d’avoir vu tous ses camarades de tranchée se faire tuer.
Tous ces soldats ne se firent plus guère d’illusion sur l’humanité, mon grand-père a vécu la Première Guerre comme un drame personnel et national et la deuxième guerre comme une revanche inutile, guerre où il s’engagea comme résistant dans le réseau de son ami Alain Poher.
Comme toutes les familles de France, j’ai eu des ancêtres de tous les bords et de toutes les confessions, résultat de cette scission historique.
Mais tout passe, le bon comme le mauvais ; il est plus que temps d’envisager d’autres systèmes et de passer à autre chose. Pour apprécier l’anesthésie politico-militaire de la part d’un parti qui se voulait pacifiste.
Je vous joins un fichier PPS sur les poilus.
Dr Philippe Pionetti,
membre de l’académie Marémontane
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