André Peyrègne, présentateur de la première soirée des "Nuits du château" (soirée estivale du conseil général), l'a fait remarquer au public: le docteur Frère a des liens très haut placés. Il avait dit qu'il ne pleuvrait pas, malgré les menaces d'un ciel noir et il n'a pas plu.
Le public en était également persuadé, car il avait occupé la totalité de l'espace du parc pour ce concert Mozart très émouvant, puisqu'il était aussi la dernière prestation tourrettanne avant la retraite du grand chef Philippe Bender, ancien assistant de Léonard Bernstein. Les choristes de Tourrettissimo (présidente Michèle Frère, qui a explicité cet hommage) et d'Andantino, dirigés par Jean-Pierre Grégoire, avaient d'ailleurs modifié le texte du finale de "l'Enlèvement au Sérail", au programme de la soirée, par un hommage au cher "Philippe", aux commandes de l'orchestre régional de Cannes-Provence-Alpes-Côte-d'Azur depuis plus de trente ans.
Chacun a fait remarquer que l'orchestre en question n'aurait sûrement pas survécu sans les interventions du docteur Frère, en tant que vice-président du conseil général à la culture.
Ancien membre de l'orchestre, devenu soliste international, Michel Lethiec, le célèbre clarinettiste, a interprété le magnifique concerto pour cet instrument que Mozart a composé quelques mois avant de disparaître, victime* des froideurs de l'hiver 1791.
La "Petite Musique de nuit", amputée de sa "Romance" pour des questions de durée du concert, et les Vêpres** solennelles du confesseur (avec un trombone très présent!) ont complété le concert. Mais ce qui a amusé le public, ce sont surtout les deux mouvements de la sérénade KV320, dite "Posthorn", cor de postillon, qui a vu Philippe Bender jouer lui-même, de temps à autre, d'un genre de trompe nasillarde qui a déclenché une hilarité générale, le chef lui-même et l'orchestre y compris. Car Mozart était aussi un grand farceur!
Une remarquable entrée en matière pour une saison à suivre...
Valéry d'AMBOISE
* la légende de la mort dans la pauvreté, d'une inhumation à la va-vite, d'un empoisonnement volontaire (on parle plutôt d'un médicament inadapté et très dangereux) ne tient plus...
** avec quatre solistes réputés: Gilles San Juan, Laeticia Karel, Michaël Guedj et surtout, la blonde Cecilia Porte, dans une partition où la soprano a été favorisée par le compositeur. |