Patricia Valensi

        • Les faunes quaternaires de la grotte du Cavillon.
Evolution de la biodiversité depuis 100 000 ans. 

Les temps préhistoriques sont marqués par de grands changements climatiques entrainant des modifications de l'environnement et des changements de faune. La grotte du Cavillon, dans ses 16 m d’épaisseur de sédiments, a enregistré 100 000 ans d’histoire. De nombreux os d’animaux ont été extraits lors des fouilles anciennes. Ces faunes, telles le cheval, le rhinocéros, le mammouth, représentent pour la plupart les restes consommés par les Hommes de Néandertal puis les Hommes de Cro-Magnon qui ont successivement occupé la grotte. Cette conférence nous propose de découvrir l’histoire de ces animaux qui peuplaient les côtes méditerranéennes aux temps des Hommes préhistoriques.

Henry de Lumley

• La grotte de Cavillon, au pied de la falaise des Baoussé-Roussé, à Grimaldi.
  Évolution des paléoenvironnements sur le littoral méditerranéen depuis 100 000 ans.

Au pied de la falaise des Baoussé Roussé, dans la baie de Menton*, à Grimaldi, plusieurs grottes contiennent d’importants dépôts sédimentaires dont l’âge est compris entre 120 000 et 10 000 ans avant J.-C. Leur étude permet de connaître l’évolution des paléoenvironnements, des paléoclimats et de la biodiversité pendant plus de 100 000 années.
Après une période chaude pendant laquelle vivaient sur le littoral méditerranéen, l’hippopotame, l’éléphant, le rhinocéros, le climat s’est refroidi au cours de la dernière glaciation, lors de laquelle les steppes à graminées et à composées remplacent progressivement les forêts et le paysage est alors occupé par des animaux d’espaces découverts comme le cheval et le bouquetin.
La température de la mer s’abaisse pour atteindre sur le littoral la température moyenne annuelle de 5° C, vers 18 000 ans avant J.-C., lors du maximum de froid de la dernière glaciation, au  lieu de 15° C actuellement.

*en Italie, à la frontière

Gérard Onoratini

• Les cultures du Paléolithique supérieur de l’Homme de Cro-Magnon
  dans la grotte du Cavillon

 Alors que les derniers chasseurs néandertaliens de Grimaldi pourchassent quelques rares éléphants antiques, espèce en voie de disparition vivant encore dans les Alpes-Maritimes en Ligurie, la rumeur se répand : «Ils vont bientôt arriver dans nos cavernes des Rochers Rouges…»
Qui sont ces «gens» ? Les scientifiques appelleront Homo sapiens ces premiers hommes modernes qui arrivent du nord-est des rives de l’Adriatique. Dans le langage courant, nous les appelons Hommes de Cro-Magnon ; ils possèdent des caractères anatomiques qui en font nos plus proches parents. Ils se distinguent ainsi des néandertaliens aux caractères anatomiques plus archaïques qui occupaient depuis des millénaires ce territoire. Ils vont bientôt établir leurs campements dans les grottes de Grimaldi.
Les recherches nous montrent qu’ils sont différents de l’humanité précédente par leur façon de fabriquer les outils et les armes de chasse, mais aussi par les rites d’inhumation complexes, avec offrandes comme en témoigne la première sépulture dite «de la Dame du Cavillon» dans la Grotte du Cavillon, au pied de la falaise des Baoussé Roussé. Cette dernière a permis de constater que c’était bien l’homme moderne qui était à l’origine de l’art figuratif, pariétal et mobilier, ce qui constitue le plus grand événement culturel qu’ont connu les populations paléolithiques. Celles-ci en marche vers le progrès, par ce nouveau moyen de communication, nous montrent que l’homme de Cro-Magnon, il y a près de 35 000 ans, a pleinement pris conscience de son humanité.