Le "Coryphée" était, en 2002, une école de théâtre ("Côté jardin") menée avec maestria par Véronique Vernette, brillante élève de la fac de théâtre de Nice. Au fil des années, la professeure et metteuse en scène a formé, à côté des cours pour les enfants, une véritable troupe d'adultes semi-professionnelle avec, notamment, Laurent Hollard et sa fille Salomé, Franck Mari, Jean-Michel Icard, Fathia Paquet, Gabrielle Sevrette, Cécile Sannuto, MiIchelle Dutmez.
Et c'est "Drôle de mariage" (2004), "Les Sardines grillées" (2005), "Un air de famille" (2006), "Le Pirate et la princesse" (2008...)
Avec "Je veux voir Mioussov", de l'Ukrainien Kataïev, la troupe passe au niveau supérieur. Monument du rire, cette pièce comique est un festival de quiproquos à la Feydeau qui nécessite un travail de mise en scène considérable ici parfaitement mené, avec des comédiens au meilleur de leur forme. Le défilé des personnages, tous plus ou moins loufoques, se déroule suivant une mécanique fort bien huilée qui tourne... comme cette horloge placée au centre du décor.
Le public, autour du maire, le Dr Alain Frère et de plusieurs membres du conseil municipal, réuni dans la salle des fêtes tourrettane, n'a pas cessé de rire d'un bout à l'autre et a assuré un triomphe mérité à la troupe du "Coryphée".
Ceux qui ont manqué la représentation devront aller à Saint-André, le 5 mars 2011, où elle sera donnée à nouveau.
Valéry d'AMBOISE |
L'auteur ukrainien Valentin Kataïev (1897-1986), après l'armée Rouge, se lança dans le journalisme puis dans le théâtre où il s'ingénia à dénoncer la toute-puissance de la bureaucratie soviétique. Sa notoriété devint mondiale et il fut même correspondant de l'académie Goncourt. "Je veux voir Mioussov" (1965), dans son adaptation française de Marc-Gilbert Sauvageon, a connu un énorme succès, tout d'abord avec la compagnie Jacques-Fabbri (1969) et ensuite dans toute la France.
"Une journée sans rire est une journée perdue" écrivait Catullus, l'auteur des fameuses "Carmina". Le pauvre homme! Il ne connaissait pas "Je veux voir Mioussov". |
Zaïtsev, simple employé de mairie, doit rencontrer Mioussov, le responsable politique qui doit lui signer un bon d'achat de peinture pour la nouvelle crèche.
Mais Mioussov se repose dans un établissement très sélect où ne sont admis que les plus hautes personnalités. Zaïtsev se fait donc passer pour le mari d'une célébrité pour pouvoir entrer et remplir sa mission.
Hélas, le vrai mari va débarquer lui aussi, puis l'épouse de Zaïtsev, ce qui va déclencher une série de quiproquos dans la plus belle tradition du vaudeville à la Feydeau.
A la fois délirante et ubuesque, cette dénonciation des dérives de l'administration et du gotha moscovite, sans aucune vulgarité, est destinée à tous les publics.
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