Une commémoration de l’Appel
du 18 juin toujours aussi suivie

Il y avait foule, 67 ans après, pour la commémoration de l’Appel du 18 juin du général de Gaulle. Cette fois, la gerbe a été déposée, au pied du buste du Général, par trois enfants symbolisant le renouveau du Souvenir, sa perpétuation.

Parmi la foule, on reconnaissait René Biagiotti, des membres du conseil municipal, autour du docteur Frère et de Richard Gross-Baricalla, qui a lu, comme de coutume, le texte de l’Appel : Marcel Ardisson, Bertrand Gasiglia, Luc Nativel, Jean-Marie Panizzi, Denise de Plantay, Pierre Vitale. Participaient aussi de nombreux présidents d’associations : Anne-Marie Bailet, Lucien Campoverde, Emile Fabre (et André Carlès), Jean-Claude de Geest. Egalement des représentants de l’armée de l’Air, de la Gendarmerie, des artistes (Isolde Monson) et Yvane Lerma (directrice du primaire).

Discours du Général de Gaulle
(radio de Londres, 18 juin 1940)

Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement. Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s'est mis en rapport avec l'ennemi pour cesser le combat.
Certes, nous avons été, nous sommes, submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne, de l'ennemi.
Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd'hui.
Mais le dernier mot est-il dit ? L'espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non !
Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n'est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire.
Car la France n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l'Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme l'Angleterre, utiliser sans limites l'immense industrie des Etats-Unis.
Cette guerre n'est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n'est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances, n'empêchent pas qu'il y a, dans l'univers, tous les moyens nécessaires pour écraser un
jour nos ennemis. Foudroyés aujourd'hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l'avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là.
Moi, Général de Gaulle, actuellement à Londres, j'invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j'invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d'armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, à se mettre en rapport avec moi.
Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas.
Demain, comme aujourd'hui, je parlerai à la Radio de Londres.

18 juin
18 juin
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