L'âme corse d'A Filetta

Sur fond bleu nuit, un noeud de fils noirs dont sept partent en éventail, jusqu'à sept sphères métalliques posées sur le sol bleu.
Sept fantômes noirs s'avancent, se penchent, et saisissent les micros; alors montent les voix, sublimes. C'est A Filetta.
Fondé par
Jean-Claude Acquaviva et ses amis en 1978, le groupe polyphonique corse, dont le nom (la fougère) évoque les landes de l'île de Beauté, est sans doute le plus authentique, le moins perméable aux compromissions délétères du monde du spectacle.
Leur concert donné dans le parc du château tourrettan, grâce aux "Amis" et au conseil général (un des 360 spectacles estivaux décentralisés), tout en intériorité, pure poésie vocale aux sublimes variations, a soulevé l'enthousiasme d'un public ébloui. Après le Louvre, Saint-Germain-des-Près, les extraits de leur oeuvre la plus récente, "Medea", les envoûtements de leur "Requiem", les sonorités étranges et prenantes d'Himalaya, de Bruno Coulais, ont atteint des sommets qui prouvent que A Filetta est en constante évolution. Pour un art aussi traditionnel, c'est une gageure!

VdA 29/07/2006

Ci-dessus, les sept au plus profond de leur communion vocale.
Ci-dessous, le public, déjà très nombreux, une demi-heure avant le début du spectacle (il fait encore jour).