Wolfgang Charlier Lethiec à l’église

Dans 50 ans, on reparlera de ces soirées estivales du docteur Frère dans les villages de l’arrière-pays, comme on s’étonne que de petits paroissiaux allemands aient pu bénéficier chaque dimanche d’une nouvelle cantate de Bach. Carte blanche au fameux violoniste Olivier Charlier, en l’église Ste-Rosalie, c’était bien une carte d’or : Mozart dans toute sa pureté émotionnelle, dans la « Gemütlichkeit » viennoise, ce mélange de tendresse, de mélancolie et de joies fulgurantes. La grande sonate en si bémol majeur pour piano et violon, un duo rare violon et alto et enfin, le quintette avec clarinette. Ah ! l’interprétation de ce deuxième mouvement aux sublimes nuances ! Inoubliable Charlier et formidable Lethiec, clarinettiste international capable de jouer aussi bien Aaron Copland que du classique, deux interprètes de tout premier ordre. Sidonie Bougamont, Laurent Verney et Yves Henry complétaient avec talent le génial duo dans cette soirée organisée par les Amis du château, dans une église archi-comble. Mais les mélomanes ont eu tort, car en applaudissant à tout rompre sitôt les morceaux terminés, ils n’ont pas pu apprécier ce silence, qui après Mozart, est toujours du Mozart selon Sacha Guitry. (19/07/2005)

Valéry d’AMBOISE, texte et photos : la foule dans l’église Ste-Rosalie (dont l’intérieur va être prochainement restauré) ; le quintette majeur